Wait a minute hold the phone!

Brad Pitt, sa beubar psychée, et Quentin Tarantino étaient tous trois invités sur un plateau de télé au Japon, lors d’une émission (une putain d’émission de cuisine !) au cours de laquelle Brad Pitt a balancé qu’il cherchait à convaincre le réalisateur de faire un prequel à Inglorious Basterds “voire même un deuxième ou un troisième” a-t-il ajouté, sur le ton de la plaisanterie, corroborant ainsi ce qui s’était dit quelques temps auparavant, de la bouche même de Tarantino : “Si Brad parvient à gérer le truc, il y aura un autre Inglorious Basterds“.

Les 3 clips constituant l’émission pour ceux que ça intéresse de voir ce show quasi surréaliste où les deux stars doivent jouer les juges pour deux équipes de cuisiniers qui s’affrontent, sur une instru du “on est pas là pour se faire engueuler” de Boris Vian…

Comme toutes les news concernant QT (rappelez-vous de l’émission de télé allemande au cours de laquelle il annonçait une suite prochaine à Kill Bill), et bien que d’un point de vue parfaitement logique, étant donné que la Weinstein Company et la société de prod de Brados ne peuvent qu’être satisfaits des résultats en salle du film, une suite rapporterait des sous, seul le réalisateur le plus mégalomane peut s’opposer à la volonté de la superstar qui rendrait le truc possible.

Le problème c’est que les acteurs ne rajeunissent pas, et qu’au lieu de parler, il devrait juste s’y mettre, avant que son prequel à Inglorious Basterds, et son Kill Bill 3 ne finissent comme Double V Vega, son longtemps attendu prequel à Reservoir Dogs et Pulp Fiction, que Travolta et Madsen seront maintenant bien en peine de jouer, et qui, comme nombre d’entre eux, sont des projets avortés.

On peut compter, entre autres, le remake du giallo Psychic de Lucio Fulci avec Bridget Fonda, ou l’adaptation du pulp “Modesty Blaise” (que Vincent Vega lit sur les gogues avant de se faire flinguer par Butch dans Pulp Fiction) et surtout celles des romans d’Elmore Leonard (dont les droits avaient été achetés par les frères Weinstein) dont “Punch Creole” qui avait donné Jackie Brown mais aussi le western “Forty Lashes Less One”, qui raconte comment deux condamnés à mort, un apache et un afro-américain, doivent traquer et tuer les 5 plus dangereux hors-la-loi de l’Ouest en échange de leur liberté, et que Tarantino avait dit en 2007 avoir commencé à écrire, mais abandonné après avoir déclaré qu’il n’écrirait plus jamais d’adaptation. Ce qui fout en l’air par là même l’idée d’un James Bond made by QT (il devait écrire et réaliser Casino Royale), ou dans la veine espionnage l’idée d’un long-métrage tiré de la série U.N.C.L.E. qu’il aurait du réaliser en version blockbuster juste après Pulp Fiction avec George Clooney… avec qui il avait fini par interpréter From Dusk Till Dawn pour son poteau Rodriguez. Entre les rumeurs sur un possible “Jason Voorhees Movie” completement fabriqué ou un remake de Faster Pussycat! Kill! Kill! avec Britney Spears basé sur le désir de Tarantino de faire un film de sexploitation, qui ont plus ou moins donné Grindhouse, et un film catastrophe intitulé Airport 2005 avec John Travolta en pilote, Pam Grier en hôtesse et Michael Madsen, Harvey Keitel, Bridget Fonda, Tim Roth et Samuel L Jackson en passagers, qui s’avéra être une blague, et enfin plus récemment un film de vengeance autour du Klu Klux Klan, combien de ses projets n’ont ainsi jamais vu le jour.

En un mot, mieux vaut prendre tout ça avec précaution, et bien que Kill Bill 3 soit celui sur lequel il semble véritablement focaliser son attention en ce moment, probablement pour boucler la boucle sur cette trilogie annoncée, et même si un western adapté de “40 Lashes Less One” (avec Johnny Halliday pourquoi pas ?), un film de gangsters à l’ancienne ou encore un film d’espions à l’anglaise, dont il a quelque peu proposé un avant goût dans Inglorious Basterds, seraient tous probablement des tueries, il serait vraiment plus intéressant de le voir s’attaquer à ce qui semble (ENFIN diront les détracteurs aussi bien que les adorateurs) être son thème fondateur : le racisme aux États-Unis. Il a jusqu’ici effleuré, et abordé sans vrai sérieux ou présenté de façon frontale (l’emploi du mot “nègre” qui lui avait valu des insultes de la part de Spike Lee, dont il avait ensuite éclaté le visage dans un café de LA), mais ce qui semble être pour l’instant son projet le plus concret – un biopic de l’abolitionniste américain et “basterd” John Brown, qui tenta en 1859 de causer une révolte armée d’esclaves contre les forces de l’ordre, en tuant quelques notables histoire de montrer l’exemple, ouvrant à lui tout seul la voie vers la Guerre Civile et les Droits Civiques – si développé à la manière d’une fresque sur l’esclavage, pourrait vraiment l’obliger à se confronter à ce qui semble être le sujet qui lui tient véritablement et indubitablement à cœur, qu’il en ait conscience ou non.